Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Opinions sur l'art

Opinions sur l'art
Newsletter
14 janvier 2012

Noms et conventions


Noms et conventions

(Num.51 BOUHIOUI) 14 janvier 2012

 

Beaucoup de gens, y compris des artistes, confondent art moderne avec art contemporain et même art abstrait. Et c’est vrai que les noms qui leurs sont donnés n’aident pas. Les mots moderne et contemporain sont souvent présentés comme synonymes, même si contemporain signifie simultané à quelque chose ou quelqu’un et donc pourrait designer n’importe quelle époque de l’histoire.

 

Mais nous autres artistes actuels, n’avons pas le choix. Maîtriser l’art de notre art ne suffit plus. Nous devons savoir comment les choses s’appellent et les appeler par leurs noms conventionnels.

 

Comme nos prédécesseurs, pour gagner le respect de nos contemporains, nous n’avons pas le droit d’ignorer les principaux mouvements de l’histoire de l’art. Sauf que nous en avons beaucoup plus qu’eux à connaître ! Le vingtième siècle à lui seul nous a légué plus de noms de mouvements artistiques que tous les siècles précédents réunis.

 

Il y en a tellement ! En voici quelques-uns dans le désordre, tels qu’ils me viennent à l’esprit: art abstrait, impressionnisme, expressionnisme, art moderne, art déco, art nouveau, Bauhaus, art romain, art contemporain, réalisme, surréalisme, hyperréalisme, cubisme, dada, fauvisme, fantaisie, futurisme, illustration, minimalisme, orientalisme, art byzantin, art islamique, pointillisme, rococo, symbolisme, baroque, naïf, renaissance, digital, pop art, romantisme… et je suis certain d’en avoir oublié au moins autant!

 

Peu de gens connaissent tous ces mouvements ! Pourtant, aucune génération avant nous n’a eu autant de bons livres à sa portée. Il n’y a jamais eu autant d’opportunités, de facilités et d’information gratuite (Internet), pour les artistes.

 

Sans vous infliger de longs détails, pourquoi ne pas rappeler les définitions qui posent le plus de problèmes aux gens, à savoir : moderne, abstrait et contemporain.

 

- L’art moderne: On considère généralement qu’il débute en 1907, avec Les Demoiselles d'Avignon de Pablo Picasso et s'achève au milieu des années 1960, avec l'apparition des mouvements tels que le Pop Art et autres, racines de l'art et du vocabulaire actuel de l'art dit contemporain. L'art moderne se différencie dans sa volonté d'autonomie et aussi dans la naissance de la critique d'art.

 

- L’art abstrait: Le peintre Vassily Kandinsky en est le fondateur. Il a peint sa première aquarelle abstraite Sans titre en 1910. L'art abstrait est une forme d'art qui n'essaie pas de représenter le monde sensible. Il se passe de modèle et s'affranchit de la fidélité à la réalité visuelle; ne représente pas de sujets ou d’objets du monde naturel, réel ou imaginaire, mais seulement des formes et des couleurs pour elles-mêmes.

 

- L’art contemporain: La majorité des ouvrages considèrent qu’il débute en 1945 et va jusqu'à nos jours, mais de plus en plus souvent, le terme art contemporain est utilisé uniquement pour des artistes encore vivants et actifs ou pouvant encore l'être, ce qui place le début de cet art dans les années 1960.

 

Merci

BOUHIOUI

Publicité
19 décembre 2011

Pause artistique

Pause artistique

(Num. 50 BOUHIOUI) 17 décembre 2011

 

C’est la saison des fêtes et il est bon de s’arrêter de peindre de temps en temps, même si l’envie de créer reste forte. C’est bon de s’arrêter un moment, se laisser affamer davantage. Prendre du recul. Sortir de soi pour se regarder comme l’on observe un étranger. Se demander ce qu’on a réalisé jusque là et où les choses ont l’air de se diriger.

 

C’est bon de s’arrêter le temps de contempler son art, de patienter, se rechercher et peut-être se renouveler. S’éclaircir l’esprit. Se renouveler en se retrouvant de nouveau, en étant soi-même de nouveau. Quitter quelques vieilles habitudes, les oublier, les remplacer par de nouvelles. Prendre quelques risques.

 

C’est bon de faire une petite trêve, pas nécessairement parce qu’on n’a rien à produire ou qu’on manque d’inspiration. S’arrêter, faire une pause alors qu’on est en pleine activité artistique, en pleine créativité, « c’est quand le soleil brille qu’il est temps de réparer le toit » (John F. Kennedy). S’arrêter pour prétendre qu’on ne sait plus peindre, qu’on n’a rien à peindre, qu’on manque d’idées, pour que l’expérience de la peinture soit nouvelle à chaque fois.

 

S’arrêter un moment pour contempler son atelier ou tout l’univers. Contempler l’essence poétique des objets et des petites choses. Savoir s’installer tranquillement dans son for intérieur le temps qu’il faut pour sentir le besoin d’en sortir. Sentir la nature. En prendre conscience. Car la contemplation est l’origine-même de la conscience et de la créativité. La contemplation est l’œil de l’esprit humain.

 

Même si les mains tremblent du désir de peindre de nouveau, résister, s’arrêter un moment, le temps de rechercher cette chose indéfinissable que tous les artistes semblent vouloir trouver sans jamais réellement y parvenir. Chercher ce qu’est la prochaine histoire à raconter ou le prochain livre à écrire. Chercher un moyen pour atteindre un objectif, sans peut-être lui courir derrière –car courir n’est pas toujours le meilleur moyen. Et si on ne trouve rien, se rappeler que ce qui compte c’est le chemin, la recherche elle-même, car elle enrichit le travail de l’artiste. La créativité est souvent le résultat de la recherche plutôt que des trouvailles.

 

Il est bon de s’arrêter pour désirer, recevoir, se demander ou croire. S’arrêter pour se renouveler. Le changement permet de se rajeunir, d’éviter de se répéter, d’éviter de durcir. Revoir ses concepts, revisiter ses convictions, renouveler ses formes et ses idées. Regarder le monde avec un œil plus neuf. La vieille peau doit tomber avant que la nouvelle puisse prendre place.

 

Il est bon de s’arrêter et patienter. La patience est une arme puissante. Les bons peintres savent attendre car la peinture nécessite beaucoup de patience. Pour peindre proprement, il faut s’arrêter de temps en temps pour nettoyer ses pinceaux et ses outils. La patience est indispensable à la réussite. Cela prend du temps généralement, mais ce n’est pas du temps perdu car après une pause on revient toujours plus fort.

 

Merci

BOUHIOUI

11 décembre 2011

Le sens de l’observation

Le sens de l’observation

(Num. 49 BOUHIOUI) 10 décembre 2011

 

Avez-vous remarqué que presque toutes les personnalités qui ont marqué l’histoire étaient dotées d’un sens de l’observation hors du commun ?

 

Prenez n’importe qui au hasard, que ce soit un grand philosophe, politicien, savant, boxeur ou artiste, vous verrez qu’il avait, de toute évidence, un sens très aigu de l’observation.

 

  • Newton a découvert la gravitation en recevant une pomme sur la tête (en réalité, il a simplement vu cette pomme tomber).
  • Ali ne se contentait pas d’observer la technique de ses adversaires pour les vaincre, il s’intéressait de très près à leur vie hors du ring.
  • Einstein, grâce à son sens rare de l’observation, n’a fait que déduire des théories déjà existantes, sa fameuse théorie de la relativité.
  • Les peintres impressionnistes ont fait des observations qui se sont révélées décisives pour les grandes découvertes en optique…

 

Je pense que lorsqu’un artiste manque d’inspiration ou de motivation, c’est qu’il a peut-être un peu négligé ce fabuleux sens qu’est l’observation. La vie est pourtant pleine de découvertes et d’expérimentations.

 

Picasso disait : « la motivation se trouve dans le monde qui nous entoure. Nous avons une infinité de matière à inspiration à notre disposition, dans la vie de ceux que nous rencontrons, que nous voyons, … »

 

Pour Van Gogh, l’art demande un constant effort d’observation.

 

C’est rester les yeux ouverts, prêt à accueillir ce qui nous tombe dans les mains. Développer la faculté de se laisser impressionner par les petites choses et les êtres qui nous entourent.

 

Merci.

BOUHIOUI

4 décembre 2011

L’argent comme catalyseur

L’argent comme catalyseur

(Num. 48 BOUHIOUI) 03 décembre 2011

 

Dans l’art d’aujourd’hui, le talent ne suffit pas. Les humains sont de plus en plus nombreux et, proportionnellement, les artistes de talent aussi. Pour se faire remarquer, donc pour réussir en art, il faut du talent et de la chance, ou bien du talent et des connaissances ; du talent et des relations ou bien du talent et un sens aigu des affaires ; du talent et une histoire personnelle particulière –un caractère de choc, ou encore du talent et de l’argent.

Beaucoup de grands artistes étaient extrêmement pauvres avant de s’enrichir grâce à l’art, mais généralement, il faut un minimum d’argent pour démarrer une « carrière » de création. « Je vais peindre une nature morte … avec des corbeilles de vieux pêcheurs… étant donné que maintenant, avant tout - malheureusement - je dois gagner un peu d'argent » (Claude Monet). Quand l’argent n’est pas un but en soi, il se trouve extrêmement utile pour créer un art de qualité.

En termes de réussite, l’argent est donc un formidable catalyseur chez les artistes talentueux. Il leur permet de travailler sereinement et de réaliser exactement ce qu’ils ont en tête sans se soucier des dépenses et leurs conséquences. Je dis cela en pensant à certains artistes peintres qui ont du mal à s’acheter le strict minimum de matériel de peinture ou qui ne peuvent pas s’offrir de voyages pour participer aux événements artistiques importants. L’argent est donc un catalyseur, un outil qui permet d’optimiser l’utilisation des autres prédispositions des artistes. Une sorte d’huile qui facilite le fonctionnement de la machine créatrice. Vous savez, vous pouvez être le plus doué de la terre, si vous n’avez pas d’argent pour démarrer, vous ne réussirez probablement pas.

Pour les artistes riches, l’argent attire des amitiés qui peuvent s’avérer décisives. Même si l’argent d’un riche artiste est hérité, les gens l’associent souvent à sa réussite en art. Alors, plus on a de l’argent, plus on réussit en art, et plus on réussit en art, plus on gagne de l’argent.

Mais bien sûr, si l’argent est capable de nous emmener n’importe où nous rêvons d’aller, il ne peut pas nous remplacer dans la position du conducteur, celui qui prend les décisions et contrôle les directions. L’argent dans l’art est énigmatique. Il peut aider à le développer, mais il peut tout aussi bien le corrompre. L’argent, comme disait Bernard Shaw, est très important car il favorise la santé, l’honneur, la beauté, la générosité et la force. Mais bien sûr, sa poursuite obsessionnelle apporte la laideur, le futile et la disgrâce. Il permet de développer l’art tant qu’on ne s’intéresse pas à lui-même mais plutôt à ce qu’il permet d’acheter. «  Nous ne faisons pas des dessins animés pour faire de l’argent. Nous faisons de l’argent pour faire des dessins animés » disait Walt Disney.

 

Merci.

BOUHIOUI.COM

27 novembre 2011

La recherche de l’immortalité

La recherche de l’immortalité

(Num.47 BOUHIOUI) 26 novembre 2011

 

Il faut croire que la volonté d’être reconnu est un sentiment partagé par la majorité des artistes. Et si une minorité trouve la célébrité par accident ou par chance, beaucoup de ceux qui y arrivent n’y parviennent qu’à force de travail, de volonté et de détermination.

 

Certains artistes se contenteraient bien d’un peu de notoriété, histoire de faire remarquer qu’ils existent. D’autres veulent la célébrité et la fortune - Picasso comparait la célébrité à la vente, au gain et à la richesse. Ceux-là ne se contentent pas d’être remarqués, ils veulent que leur absence soit regrettée.

 

Il existe aussi une espèce d’humains pour qui la notoriété et la célébrité ne suffisent pas. Une espèce qui n’exige rien de moins que l’immortalité! Salvador Dali par exemple avait décidé, très jeune, d’atteindre une renommée planétaire. Plus tard, il était décidé à mériter la gloire immortelle du génie que l’on regrette des siècles après sa mort. Il avait même cherché à être conservé d’une manière ou d’une autre pour être réveillé quelques siècles plus tard et éclabousser les futurs humains de son génie...

 

« Le plus grand faible des hommes, c'est l'amour qu'ils ont de la vie. » disait Molière. Nous sommes assoiffés de jeunesse éternelle et nous aimons tellement la vie que nous rêvons de continuer de vivre même après la mort, en quelque sorte. Mais la grande difficulté consiste d’abord à gagner la reconnaissance, ensuite à la maintenir pendant qu’on est encore vivant, et finalement de trouver le moyen de la conserver après la mort! En effet, le danger dans la notoriété et la célébrité est que l’on peut véhiculer une image qui ne correspond pas exactement à ce que l’on est réellement. On doit alors « naviguer » entre réalité et image, se prêter à autrui et ne se donner qu'à soi-même. Et si l’image est plus forte que la réalité, on risque de s’y perdre.car à atteindre la célébrité sans se connaitre, c’est lui permettre de décider qui l’on est.

 

Il s’agit donc, peut-être, de mesurer le degré de reconnaissance que l’on atteint et le comparer à toute l’énergie dépensée pour y arriver car on pourrait être déçu, surtout si cette reconnaissance s’avérait faible ou éphémère…

 

En 1968 Andy Warhol a dit que dans le futur, chacun aurait l’occasion d’être célèbre dans le monde entier durant quinze minutes. Aujourd’hui, vu l’engouement des gens pour les pages web et les divers moyens de se faire connaitre sur Internet, on se rend compte de Andy Warhol avait raison, sauf qu’au lieu de dire quinze minutes, il aurait dû dire quinze mégabits.

 

Merci.

BOUHIOUI

Publicité
20 novembre 2011

Mona Lisa del Giocondo

Mona Lisa del Giocondo
(Num.46 BOUHIOUI) 19 novembre 2011

Nul ne sait d’avance ce que deviendrait une œuvre après l’avoir cédée aux aléas de la vie. Certaines feront l’histoire tandis que d’autres sont destinées aux oubliettes. Durant ma première année d’études en France, j’allais souvent au Louvre. Je rêvais de voir la totalité des œuvres exposées, mais en vain. Dans cet immense lieu, une œuvre bénéficiait d’un franc traitement de faveur : La Joconde. Flash interdit, œuvre protégée sous-verre et visiteurs tenus à distance !

L’histoire de Mona Lisa del Giocondo est chargée de rebondissements et de mystères. Elle a effectivement eu une longue et tumultueuse histoire depuis sa création en 1506 par Leonardo Da Vinci -une des rares peintures qu’on lui attribue avec certitude. Mona est en fait une contraction de ‘Madonna’ : Madame. Et Gioconda est un surnom qu’on a donné à la femme du riche marchand Francesco del Giocondo. La peinture aurait été commandée pour célébrer leur nouvelle maison et la naissance de leur deuxième enfant, Andrea.

Côté peinture, c’était un des premiers portraits peints avec un arrière-plan imaginaire ! Ce qui allait influencer d’autres artistes plus tard. On a tout dit sur l’expression ambiguë, énigmatique de la Joconde, sur son visage sans cils ni sourcils (mode de l’époque), sur les boucles de ses cheveux (technique sfumato) ainsi que ses bras croisés et l’accoudoir de son fauteuil qui imposent une certaine distance de l’observateur.

Depuis son acquisition par François 1er, elle a voyagé entre Fontainebleau, Versailles (Louis XIV), le Louvre (après la révolution) et les Tuileries (Napoléon I) avant de retourner au Louvre. Durant la 2e guerre mondiale, la Joconde a été mise à l’abri, d’abord au Château d'Amboise, puis dans une abbaye et finalement au musée Ingres à Montauban.

Avant d’être sûr de l’identité de la Joconde, plus célèbre depuis le milieu du 19e siècle grâce aux artistes du mouvement symbolique, on a cru qu’il s’agissait d’autres dames italiennes. On a même pensé qu’il s’agissait de Leonardo lui-même ! Depuis ce temps-là, elle n’a pas cessé de fasciner les gens. Beaucoup d’artistes allaient s’en moquer ou la célébrer, chacun à sa façon : Marcel Duchamp, Salvador Dalí, Andy Warhol, … En 1956, quelqu’un a versé de l’acide sur la partie inférieure de l’œuvre. La même année, un jeune homme la frappe avec un caillou, enlevant un bout de peinture qu’on a dû restaurer plus tard.

Mais ce qui l’a rendue vraiment célèbre, c’est son vol en 1911 par Vincenzo Peruggia, un employé du Louvre qui, par patriotisme, voulait la ramener en Italie. Un vol qu’on a failli attribuer à Apollinaire et Picasso avant de la retrouver deux ans plus tard.

J’imagine qu’elle n’est pas à vendre, mais je sais qu’en 1962 on l’estimait déjà à $100 millions –prix qu’il faudrait multiplier peut-être par 7 aujourd’hui !

Merci.
BOUHIOUI

14 novembre 2011

Comme sur un tapis Volant

Comme sur un tapis Volant

(Num.45 BOUHIOUI) 12 novembre 2011

 

C’est la seule image qui me vienne à l’esprit ! Peindre en écoutant de la musique donne l’impression de flotter sur un tapis volant. On se sent transporté. Et selon les tempéraments des peintres, il y a des ‘tapis’ qui flottent tout en douceur et d’autres avec beaucoup plus de rythme. La musique permet à beaucoup d’artistes de se concentrer sur l’exécution de leurs idées dans de bonnes conditions. Peut-être qu’elle occupe une partie du cerveau, permettant aux autres sens de baigner spontanément dans la couleur, les lignes et les formes ?

La musique ne communique pas de pensées comme les mots, elle communique des sentiments. Et si on pouvait l’expliquer par des mots, elle n’aurait plus de raison d’exister. Des sentiments dont chacun se sert à sa manière. Des sentiments souvent inspirateurs pour les artistes. Tellement inspirateurs qu’il est parfois possible des mois, voire des années plus tard de regarder une peinture et de se rappeler de la musique qui se jouait durant son exécution.

Il y a quelques similitudes entre peinture et musique. Elles ont en commun les concepts de ligne, de texture, de design et donc de composition. Ne dit-on pas qu’une musique a de la couleur et qu’une peinture a du rythme ? Quand les couleurs vont ensemble, elles créent un son cohérent, comme une chorale en parfaite harmonie. Il m’arrive de sentir de la musique en regardant des peintures et de voir des images en écoutant de la musique.

Et les goûts diffèrent vis-à-vis de ce langage universel ! Personnellement, j’aime le côté linguistiquement neutre de la musique classique. Tout en appréciant un grand nombre de styles musicaux, je suis un admirateur de Mozart car il est particulier. « Peut-être que lorsque les anges prient dieu, ils jouent uniquement du Bach. Mais je suis sûr que, lorsqu’ils sont en famille, ils jouent du Mozart » (Karl Barth, théologien suisse)

La musique rend les gens plus souples, plus agréables, et les artistes plus créatifs. C’est d’ailleurs la seule langue qui ne permette pas de communiquer la méchanceté ou le vice. En écrivant ces quelques lignes, j’ai écouté le troisième Concerto Pour Piano et Orchestre de Rachmaninov et je suis en train d’écouter Tannhäuser de Wagner. Si vous n’aimez pas spécialement la musique classique, mettez vos hauts parleurs à fond et laissez-vous emporter.

« Sans musique la vie serait une erreur » disait Nietzsche.

 

Merci.

Paix et amour à tous.

 

BOUHIOUI

 


7 novembre 2011

Le génie

Le génie

(Num.44 BOUHIOUI) 05 novembre 2011

 

Dans le livre « Comment on devient Dali », écrit en 1973, où Dali parle de son histoire, de ses expériences et ses multiples excès, on constate immédiatement qu’il voulait absolument que le monde entier le prenne pour un génie. C’était volontaire. Il a essayé de démontrer tout au long du livre qu’il était un génie. Mais le fait que Dali le dise lui-même de lui-même injecte un peu de doute dans les esprits critiques. Était-il réellement un génie au bon sens du terme ou plutôt un grand artiste dont l’histoire se rappelle? Je n’ai pas de réponse. En tout cas, il reconnait lui-même que si l’on joue au génie, on peut le devenir. Et la question de ce qu’est réellement un génie se pose.

 

Est-ce la capacité de se représenter aisément des choses très compliquées? Est-ce être en avance sur son époque comme le pensait Louis Aragon : « Le propre du génie est de fournir des idées aux crétins une vingtaine d'années plus tard »? Peut-être est-ce un « bon sens » hors du commun? Ou est-ce l’aptitude à réaliser des œuvres trop compliquées pour le commun des mortels?

 

Dans ce cas, qu’est-ce que le talent alors? Dans une comparaison entre le talent et le génie, le philosophe allemand Arthur Schopenhauer dit que  « Le talent atteint une cible que personne ne peut atteindre; le génie atteint une cible que personne ne peut voir ».

 

Il existe dans le monde beaucoup d’artistes de génie qui ne se savent pas ou qui n’ont pas les moyens de nous éblouir de leur pouvoir créateur, mais il existe aussi des obtus qui sont certains d’être des génies sans avoir jamais rien réalisé. La passion des vrais génies les fait parfois paraitre fous ou bizarres. C’est connu, il n’y a point de génie sans un grain de folie ! Et parfois, ce qui différentie un génie d’un fou n’est autre que la réussite. Les génies vivent souvent plus de chutes que de triomphes, et tant qu’un génie échoue c’est un fou.

 

Merci.

BOUHIOUI

31 octobre 2011

Les voies plastiques sont bien pénétrables

Les voies plastiques sont bien pénétrables

(Num.43 BOUHIOUI) 29 octobre 2011

 

Aujourd’hui il n’y a pas plus vague que l’expression arts plastiques ! Certains la limitent à un petit nombre de pratiques, pendant que d’autres s’en servent comme fourre tout. D’où vient le mot « plastique » que beaucoup de gens associent encore aux matériaux dits plastiques ?

En termes de matériaux,  « plastique » signifie une matière à base de polymères, susceptible d'être moulée, façonnée, généralement à chaud et sous pression, pour créer des objets. Pour les physiciens, plasticité est l’opposé d’élasticité, c’est-à-dire qu’un matériau élastique tend à retrouver sa forme initiale après déformation alors qu’un matériau plastique reste déformé.

En art, l’expression arts plastiques vient du verbe grec « plassein » qui signifie former, façonner, modeler ou épouser une forme. On a souvent tendance à confondre arts plastiques avec peinture, dessin et sculpture, mais les arts plastiques incluent souvent à la fois les beaux arts, les arts appliqués, les arts décoratifs et quelques fois même certains travaux artisanaux. En Europe et aussi dans certains pays d’Asie, on a tendance à privilégier la peinture et la sculpture (à un degré moindre), par rapport aux autres formes d’expression et aux pratiques considérées comme populaires, commerciales, artisanales ou amateurs.

Après Marcel Duchamp, les pionniers de l'art conceptuel et les collages surréalistes, l'adjectif plastique était devenu nécessaire. Questionnant les statuts de l'œuvre et le rôle de l'artiste dans la société, ces mouvements ont élargi les champs du visible en refusant la recherche du beau comme seul fondement et en remettant en cause les hiérarchies des arts, des supports et des médias. Plus tard, cette expression s'est imposée en art contemporain grâce aux artistes se qualifiant eux mêmes de plasticiens et par la commodité de son éventuelle distinction des autres formes d’arts.

Les arts plastiques peuvent être compris actuellement comme l'ensemble des dispositifs artistiques donnant à voir et à ressentir la représentation. Mais il s’agit de ne pas prendre cette définition trop au sérieux car la confusion existe toujours. Les arts plastiques sont souvent aussi reconnus comme étant de l’art qui crée des œuvres essentiellement visuelles dans leur nature, telles que la peinture, la sculpture, la céramique, le dessin, l’architecture, la photographie, la gravure et, depuis quelque temps, la vidéo aussi, ce qui n’est pas du goût de tout le monde.

On parle parfois d’intrusions dans le monde des arts plastiques! En effet, les autres disciplines telles que l’art conceptuel, la performance, les arts textiles, la haute couture, la décoration et l’architecture d’intérieur sont aussi basées sur l’aspect visuel, en plus d’autres aspects. Certains trouvent que les voies des arts plastiques sont de plus en plus pénétrées par les autres pratiques, trouvant ces « bruits » assourdissants et proposant de s'interroger sur le retour au silence.

 

Merci

BOUHIOUI

24 octobre 2011

L’imagination

L’imagination

(Num.42 BOUHIOUI) 22 octobre 2011

 

Un virtuose est capable de jouer du Chopin ou du Liszt à merveille sans jamais rien composer lui-même. De même, un professeur peut enseigner les méthodes de résolution des problèmes les plus complexes sans jamais en inventer ou en améliorer lui-même.

Il y a des domaines où le savoir est indispensable. En physique, par exemple, la connaissance des règles mathématiques, est vitale. On y fait usage d’imagination logique, comme celle qui permet aux astrophysiciens de parler de l’évolution stellaire et de décrire les trous noirs que personne n’a jamais vus, et dont l’existence est finalement prouvée. L’imagination logique est celle qui s’est longtemps exercée avec les règles strictes de la nature.

En musique aussi on doit maîtriser le solfège et quelque instrument pour pouvoir jouer. Mais, que l’on soit artiste ou scientifique, pour pouvoir créer, pour inventer, il ne suffit pas de savoir, il faut surtout de l’imagination.

On ne peut pas réaliser ce que l’on ne peut pas imaginer ! Les esprits qui arrivent à créer, à faire de grandes découvertes, sont ceux qui, lorsqu’ils n’arrivent plus à avancer, laissent s’envoler leur imagination vers des régions encore inexplorées. « l’imagination est plus importante que le savoir » (Einstein)

Cela est vrai en science comme en art. Certains se demandent comment on peut être à la fois artiste et scientifique… la réponse est que les deux domaines font appel à l’imagination ! L’une, logique, liée à la nature et l’autre plus libre, plus folle, plus abstraite. Beaucoup d’inventeurs scientifiques ont une âme d’artiste et, inversement, il y a des poètes qui ont le cœur scientifique !

L’art est un pur produit de l’imagination. Elle est son vecteur essentiel. En art contemporain, il est même possible (à la limite) de créer sans rien savoir, en se basant uniquement sur son imagination. Une affaire de «représentation» de ce que l’artiste imagine, plutôt que «d’imitation», car l’imitation ne laisse aucune chance à la créativité !

Et nous aimons la nouveauté. Même si elle n’a pas de sens quelques fois! Notre esprit est plus enchanté par des airs nouveaux (musique) ou des détails nouveaux (dessin, peinture) que par des airs et des détails communs, ordinaires. L’imagination pense, conçoit, et l’art crée, visualise. L’artiste suggère la tendance générale de son imagination (musique douce ou rythmée, peinture colorée ou grisâtre…) et laisse les gens créer leurs propres images.

L’imagination c’est voir dans un tas de pigments une future toile ; dans un tas de pierres un futur monument. L’imagination c’est arriver à extraire, à « libérer », un ange d’un bloc de marbre comme disait Michel-Ange. L’imagination c’est ce qui précède l’investigation, et l’investigation prépare le terrain pour de nouvelles imaginations, et c’est ainsi qu’on avance et qu’on crée de nouvelles choses.

Merci.

Dr H. Bouhioui

www.bouhioui.com

Publicité
1 2 3 4 5 6 > >>
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Publicité